Un exemple de préservation du patrimoine

Au cours de l’hiver dernier, notre cher village provençal a connu une étape importante dans la préservation de son patrimoine historique : la rénovation de la toiture du château.

Le château de Mas Blanc, exemple d’architecture domestique bourgeoise accompagnant un domaine agricole, fut construit à la fin du XVème siècle par la famille d’Aymini. Puis, il sera agrandi et se pare d’une façade ordonnancée à la fin du XVIIIème siècle comme le témoigne la date de 1773 gravée sur le fronton visible depuis la route D99.

Bien qu’entretenue depuis 250 ans par ses propriétaires successifs, la toiture avait subi les outrages du temps et nécessitait une rénovation d’ensemble pour préserver la structure du bâtiment, inscrit sur la liste des Monuments Historiques. Les meilleurs professionnels de notre territoire ont travaillé sous la conduite de l’architecte du patrimoine, Mme Marilyn Gobin, et en étroite collaboration avec la Direction Régionale des Affaires Culturelle (DRAC), qui a subventionné une partie des travaux.

Le mot d’ordre était « restauration à l’identique ». Le choix des matériaux et les techniques mises en œuvre ont été cruciaux pour respecter l’authenticité du château et assurer sa durabilité.

Les couvreurs ont fait preuve d’une grande dextérité dans la dépose puis la repose des parefeuilles et des tuiles canal anciens en terre cuite, récupérés et complétés par des éléments neufs, fabriqués dans les ateliers régionaux. Les tuiles calées avec des roseaux ont été bâties au mortier à chaux selon les méthodes traditionnelles provençales. Ces experts ont su assembler les tuiles pour redonner à la toiture son éclat d’antan.

Les bois de charpente défectueux ont été renforcés ou remplacés ainsi que leurs supports en fer forgé tordus par les ans. Ce fut très émouvant de retrouver les clous et les étriers forgés, témoins du savoir-faire du XVIIIème siècle.

En parallèle, les maçons-tailleurs de pierres ont mis en valeur les corniches et cheminées du château en restaurant les éléments cassés ou érodés, utilisant de la pierre de Fontvieille et un mortier spécifique selon les techniques traditionnelles de notre région.

Seule concession à la modernité : l’isolation des combles perdues – réchauffement climatique oblige – et le traitement des bois, avec des produits actuels performants.

Il faut noter que l’ensemble des intervenants ont pu travailler en toute sécurité, grâce à la mise en place d’un solide échafaudage autour du château.

Enfin, dans ce pays de vent, il était indispensable de rénover les girouettes dont l’une avait servi de cible à un tireur facétieux. Au premier souffle du mistral, leurs grincements ont été le signal d’une nouvelle vie pour cette bastide.

Cette rénovation réussie est une véritable célébration des métiers et des savoir-faire locaux. Les entreprises retenues étaient toutes de communes voisines. Après le montage de l’échafaudage par la société ALPILLES ECHAFAUDAGE basée à Tarascon, les travaux ont été réalisés et coordonnés par la SARL BERTRAND SICOT, entreprise familiale de couverture charpente et zinguerie basée à Saint-Etienne-du-Grès. La restauration des pierres a été réalisée par LA PIERRE AU CARRE d’Arles et la restauration des girouettes par Ferronnerie BUCHWALTER entreprise installée à Fontvieille. Le traitement de la charpente a été effectué par l’entreprise EDEN 3 VERT de Mas Blanc des Alpilles. Elle témoigne de l’engagement de chacun à préserver le patrimoine historique et culturel, tout en valorisant les compétences des artisans de proximité. Que tous en soient remerciés.